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Agilité, Hybridation : comment faire en sorte que le manager ne devienne pas un artéfact ?

25 août 2022

Parlons définition. Selon le Larousse, un artefact est une structure ou phénomène d’origine artificielle ou accidentelle qui altère une expérience ou un examen portant sur un phénomène naturel. Par extension : Un artéfact est aussi un effet indésirable, une déviance. 

Managers, ne prenez pas le risque de devenir un artefact ! 

Évolutions technologiques, transformation du rapport au travail, aspirations nouvelles des collaborateurs, développement du travail à distance… La convergence de ces mutations expose les managers à un risque majeur : celui d’un management dysfonctionnel. 

Les missions du manager n’ont pas changé : catalyseur de créativité, fédérateur d’énergies, révélateur de talents, coordinateur de l’activité… Les constantes demeurent invariables mais les conditions d’exercice du management ont changé drastiquement et il est urgent de redéfinir les codes d’un management hydride intégrant la notion de distance. 

Dans un rapport rédigé à l’issue d’une étude réalisée à l’été 2021 sur les missions du manager de demain par Le Village by CA Paris, Le Lab RH et Startup Inside, on trouve le constat suivant : « même si le rôle du manager sera toujours de s’assurer qu’un cadre existe pour faire vivre l’équipe, ce cadre sera néanmoins plutôt co-construit avec le reste de l’équipe, qu’imposé unilatéralement. Il comprendra toujours la définition d’objectifs qui, ne seront plus purement quantitatifs et centrés sur la performance individuelle, mais de plus en plus orientés sur les compétences émotionnelles des collaborateurs et sur des objectifs collectifs ». Pour atteindre ces objectifs, le manager doit démontrer une capacité à instaurer le dialogue et à se positionner comme un facilitateur des échanges et de la transversalité entre les équipes et les projets. L’objectif : faire que les collaborateurs soient de plus en plus responsabilisés et disposent d’une autonomie accrue. 

Manager à distance : pas si simple !

Mais une fois ces principes admis, la difficulté centrale de la gestion d’équipes dont les membres sont éparpillés géographiquement demeure. Faut-il tomber dans la caricature et la provocation comme Elon Musk qui plaide pour une hyper-présence du manager ? Pas si sûr ! 

La dimension distancielle qui constitue aujourd’hui une variable clé dans la rétention des talents soulève des interrogations dans la pratique quotidienne des managers. 

  • Comment ressentir l’énergie d’une équipe que l’on n’a pas sous les yeux ? 
  • Comment identifier les collaborateurs en souffrance quand il n’est plus possible de s’appuyer sur le langage corporel et la communication non verbale ?
  • Comment recréer des moments de partage, des moments de vie collectifs ? 

Et si on misait sur l’intelligence émotionnelle ?

Mais l’ensemble de ces questionnements sont-ils seulement liés à la notion de distance ? La relation des collaborateurs (et de notre société dans son ensemble) avec l’autorité, la défiance qui régit trop souvent le rapport hiérarchique, le management d’équipes de sous-traitants ou de freelances avec lesquels les liens de subordination sont plus ténus, voire inexistants faute de contacts humains parfois, sont autant de problématiques que rencontrent quotidiennement les managers. 

Le résultat ? D’après le Baromètre T10 réalisé par OpnionWay pour Empreinte Humaine, près d’un manager sur deux (43%) évoque un état de détresse psychologique. Un chiffre d’autant plus inquiétant qu’il a augmenté de 10 points en mars et juillet 2022 ! Toujours selon cette étude, un manager sur trois regretterait d’avoir accepté d’évoluer sur des fonctions de management. Dans ce contexte, il est important que chaque manager (ou aspirant-manager !) s’interroge sur sa capacité à manager dans cette complexité qui rebute même les salariés. 70% d’entre eux déclarent d’ailleurs que le métier de manager est devenu plus difficile.  

Digital : entre simplicité et complexité…

Bien employé, le digital constitue une réponse (au moins partielle !) à ce faisceau de défis : collecte de données, travail collaboratif, visioconférences, réseaux sociaux d’entreprises, peuvent être employés pour entretenir le lien et la force du groupe. 

Mais le digital n’est pas l’alpha et l’oméga. Pire ! Mal employé, il porte en lui le germe de ces déviances tant redoutées par le manager. Des déviances comme le management par le clic qui restreint le rôle de manager à celui de valideur/censeur. Alors que les solutions digitales gagnent du terrain dans les organisations, l’automatisation à outrance des tâches récurrentes à faible valeur ajoutée présente le risque de reléguer le manager à celui de pilote automatique. C’est à lui qu’il revient de s’appuyer sur une boîte à outils logicielle qui lui permettra une gestion intelligente des objectifs et des OKR (Objectives and Key Results), de l’animation des entretiens annuels… L’intelligence et la sensibilité au service d’un management bienveillant pour renforcer l’acceptabilité de l’autorité du manager. Autant de valeurs clés qui induisent par ailleurs la notion de management par l’exemple. Une exemplarité envers les collaborateurs et envers soi-même. Hé oui ! Quel meilleur moyen de repérer les déviances éventuelles de votre management que de vous appliquer, à vous-même, vos propres préceptes et recommandations ? Et quelle force donner à votre management que de revenir sur des orientations erronées et donc d’identifier (et désamorcer !) au plus tôt ses déviances ?

Manager : entre conviction, sens et communication

Mais, devenir Manager n’est pas toujours une décision volontaire en réponse à un projet personnel et professionnel. La situation est trop souvent subie, l’évolution de carrière se réduisant parfois pour certains à un choix mortifère : avancer ou partir. Dans cette situation, le manager est pris au piège d’une posture de simple soldat, aux ordres d’une stratégie managériale supérieure à laquelle il ne croit pas nécessairement mais qu’il applique par simple loyauté. Être manager, cela suppose d’endosser pleinement le costume afin d’incarner la mission. La première de toutes les déviances est celle qui consiste à ne pas assumer ses idées, à ne pas en être acteur

Être à l’écoute de soi, de ses aspirations profondes et de celles des autres, être animé du désir de grandir en faisant grandir et mûrir l’équipe, avoir la volonté de créer ensemble afin de concrétiser un rêve impossible à atteindre seul, c’est cela manager ! 

Pour délivrer son plein potentiel, ce management hybride doit s’inscrire pleinement dans une dimension digitale pondérée par une intelligence émotionnelle, sensitive qui abolit les distances, qui recrée du réel dans le virtuel. Cette capacité sensorielle se rattache directement à l’univers des softskills. Ces softskills qui sont la meilleure défense du manager contre le risque de devenir un artefact, une caricature de lui-même, un être dont l’autorité n’est plus reconnue mais subie. Une autorité qui n’est plus admise, mais redoutée. Une autorité exercée sans légitimité aux yeux des équipes.

Empathie, écoute, bienveillance, disponibilité, sincérité… Et si vous, Manager, loin d’être un artefact, vous étiez le premier levier d’attractivité des talents ? C’est le sens de l’action, des valeurs et de la méthode d’Actinuum, opérateur de (trans)formation

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