Que vous soyez un néo-manager ou un manager plus aguerri, le syndrome de l’imposteur est très présent. Ce phénomène touche 70% des personnes au moins une fois dans leur carrière. Nous aborderons cet état psychologique dans le quotidien du manager et de son entreprise.
Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?
Le syndrome de l’imposteur correspond à un état psychologique où la personne a un sentiment de ne pas être légitime et d’avoir voler la place à un collègue qui aurait certainement mérité le poste. Également, elles pensent que que la chance est à l’origine de cette promotion. Cette peur d’être démasqué(e) justifie cette pathologie identifiée dès 1978. En effet, deux psychologues de l’université de Chicago, Suzanne A. Imes et Pauline Rose Clance, ont mené une étude qui a mobilisé un panel de 150 femmes diplômées et haut placées. En très grande majorité, ces femmes ont reconnu qu’elles n’avaient pas réussi. Dans les faits, la réalité démontrait le contraire.
Qui est concerné(e) par le syndrome de l’imposteur ?
Cette étude menée auprès de femmes pourrait nous faire penser que cette pathologie leur est propre. Dans la réalité, elle est n’est pas la propriété d’un genre. En décembre 2021, une étude YouGov France met en avant que 66% des femmes managers y sont sujettes contre 60% pour les hommes manager. La parité est respectée !
Cette même étude française met en avant que 62% des managers souffrent de ce syndrome (pour 50% de la population en général).
Des caractéristiques communes
Par conséquent, tout le monde est concerné dans le monde professionnel. Ces profils déterminent des dénominateurs communs.
Un travailleur excessif
Avant de démarrer leur carrière professionnelle, ces personnes sont souvent surdiplômées. Cette accumulation de formation, de certification ou de diplômes est la première étape de ce besoin de réassurance pour arriver sur le marché du travail. Une fois en poste, elles font preuves de valeurs professionnelles très élevées avec un engagement intense. Dans la durée, ce comportement peut les épuiser, développer une forte anxiété et les conduire vers un état de burn-out. Bien plus qu’une pathologie, le burn-out est reconnu comme une maladie professionnelle.
Un stratège de l’évitement
Ce comportement individuel face au travail fait s’amplifie dès lors que ces personnes mettent en place des stratégies d’évitement : procrastiner, se sur-préparer (ou réclamer des délais supplémentaires de préparation), développer des stratégies de contrôle de l’anxiété de performance, … Finalement, ces situations sont bloquantes sur le plan professionnel. De forts préjudices peuvent arriver surtout si vos hiérarchiques n’ont pas été en mesure d’identifier votre état psychologique. Le syndrome de l’imposteur existe chez de nombreux managers y compris dans des situations de réussites.
Une reconnaissance gênante
Lorsque l’on évoque les succès, on évoque cette notion de reconnaissance à tous les niveaux. Sur le plan personnel, le manager touché par ce syndrome de l’imposteur trouve cette situation normale tout comme les efforts pour y arriver. La reconnaissance peut lui paraître gênante. C’est pour cela que chacun se positionne de manière différente sur la pyramide de Maslow. A l’échelle de l’entreprise, il s’agit avant tout d’une réussite collective qu’un confrère aurait pu réaliser. Sur le plan social, « l’imposteur » ne retranscrit pas sa réussite dite normale par des excès matérialistes qui le mettraient sur le devant de la scène sociale. Pour reprendre l’étude YouGov, 41% des managers ressentent le « SI » aussi bien au travail que dans leur vie privée. A noter qu’un Français sur 3 n’en souffre qu’au travail.
Par la suite, nous pourrions détailler d’autres caractéristiques communes aux managers souffrants de ce syndrome. Vos témoignages nous intéressent. Vous pouvez commenter cet article sur ce post LinkedIn.
Pour conclure, nous recommandons aux dirigeants d’entreprise et leurs cadres dirigeants de s’intéresser à l’une de nos formations : Devenir Manager de Managers. Outre d’adapter votre management selon le profil de vos managers, vous pourrez d’ores et déjà essayé d’identifier si vos managers sont « contaminés » par le syndrome de l’imposteur.